
Interview de Christine Mauguillet – Electric Moteur
Après avoir obtenu une licence en gestion des entreprises, j’ai commencé à travailler comme serveuse au Buffalo Grill.
Un jour, un client m’a proposé un poste d’assistante administrative et comptable dans une entreprise de forage, dans le secteur du BTP. C’était une première immersion dans un milieu industriel.
Après un an et demi, j’ai décidé de suivre un projet qui me tenait à cœur : devenir officier sous contrat au sein de l’armée de terre.
J’ai ainsi servi pendant cinq ans, spécialisée en gestion, au sein d’un régiment de 1200 personnes basé à Verdun. Lorsque le responsable du magasin habillement, campement, couchage, ameublement est parti, j’ai eu la chance de prendre sa place à 22 ans.
J’ai dirigé une équipe de 13 hommes. C’était l’une des plus belles expériences professionnelles de ma vie, à un moment où j’ai dû allier grades et relations humaines, tout en instaurant un respect mutuel.
Malheureusement, lors de la commission de renouvellement, mon contrat n’a pas été reconduit. J’ai ensuite intégré l’AGPM, une assurance pour les militaires, en tant que première femme déléguée commerciale en corps de troupe à Paris pendant trois ans et demi.
J’ai ainsi pu retrouver un lien avec le monde militaire tout en revenant à la vie civile.
Originaire de Fontenay-le-Comte, je suis revenue dans la région en 2008, où j’ai investi dans l’immobilier et trouvé un emploi de comptable à la Coopérative des Sauniers de l’Ile de Ré.
C’était un univers très différent, toujours majoritairement masculin, mais enrichissant.
J’y ai acquis de nouvelles compétences, notamment sur les outils de gestion comme Excel.
En 2013, après la naissance de mon enfant, les trajets sont devenus compliqués, ce qui m’a poussée à revenir m’installer à Fontenay.
En juin 2015, j’ai postulé chez Electric Moteur après un départ à la retraite et je me suis immédiatement sentie chez moi.
L’entreprise avait un état d’esprit très humain.
En mars 2021, j’ai racheté l’entreprise dans le cadre du futur départ en retraite de Bruno Chapillon.
L’effectif de l’entreprise est volontairement réduit, ce qui nous permet de cibler la qualité du travail et des compétences. Je crois beaucoup en l’idée de performer, tout comme dans le sport : il ne faut pas avoir peur des erreurs, mais en tirer des leçons.
Mon objectif est de créer une équipe soudée, où les employés prennent plaisir à venir travailler, ce qui doit être un plaisir et non une obligation.
Pour moi, être une femme cheffe d’entreprise ne présente pas de difficultés particulières.
Que l’on soit homme ou femme, l’important est de savoir se positionner avec intelligence et de travailler avec ce que chacun peut apporter au groupe. Je ne perçois aucune différence, il s’agit avant tout de compétences et d’entente au sein de l’équipe.
Octobre Rose me touche particulièrement, car une amie proche, qui n’était jamais malade, a été diagnostiquée avec un cancer du sein.
Cela a renforcé notre amitié et j’ai participé pour la première fois à la marche d’Octobre Rose dimanche dernier.
Je pense que cette cause peut toucher tout le monde.
Je suis partenaire du club de rugby de Fontenay car je trouve qu’il est important pour la ville, tout comme d’autres associations que je soutiens.
Le rugby incarne des valeurs qui me parlent : le combat, mais aussi le respect, ce qui est essentiel dans la vie et dans le sport. Je pratique également la savate boxe française, un sport qui partage ces mêmes valeurs.
Cela m’a permis d’apprendre à gérer les situations délicates et à rester calme face à l’adversité. Peut-être est-ce lié à mon passé militaire, mais je pense que cela m’apporte un certain recul face aux difficultés de la vie.
