Interview de Leslie Gaillard – Gan

Je suis originaire de Vendée, de La Roche-sur-Yon. J’ai quitté ma ville natale tôt, motivée par l’envie et le besoin de travailler. J’ai recherché un secteur qui recrutait et qui pouvait me plaire. À l’époque, j’ai vu que la banque et l’assurance étaient des domaines en croissance. J’ai donc commencé par tester la banque pendant un été, mais je n’ai pas trouvé ce que je recherchais. Ensuite, j’ai essayé l’assurance, qui m’a beaucoup plus attirée. Ce qui m’a plu, c’est l’idée de protéger et d’accompagner les clients, de les aider à faire face à des moments difficiles de la vie. J’ai donc fait un apprentissage de deux ans dans ce domaine, ce qui m’a permis de développer des compétences solides.

Pour moi, l’apprentissage est la meilleure façon d’apprendre. C’est une école de la vie, où l’on acquiert des compétences concrètes, et c’est une expérience essentielle pour se préparer au monde du travail. Les aides pour soutenir l’apprentissage ne sont pas encore suffisantes, bien que des progrès aient été réalisés depuis quelques années. Beaucoup de jeunes sortent aujourd’hui avec un bac +5, mais ne sont pas forcément prêts à entrer directement dans le monde professionnel. L’apprentissage, en revanche, permet de former des jeunes à la réalité du terrain, de les préparer à la vie en entreprise, et c’est un atout précieux pour leur avenir.

Après mon apprentissage, je suis arrivée dans une agence à Fontenay-le-Comte. J’ai vite compris que je voulais me mettre à mon compte. Cependant, dans ce métier, il y avait une grande part de préjugés, surtout quand on est une femme et que l’on n’a pas un capital important à investir. Les portes sont souvent fermées, et on vous dit que c’est impossible. Mais je n’ai jamais abandonné. J’ai travaillé d’arrache-pied, j’ai fait mes preuves et ma réputation ce qui m’a permis de trouver des banques et une compagnie prêtes à me faire confiance. Aujourd’hui, je suis fière d’avoir surmonté ces obstacles. Parfois, la vie peut être difficile, mais il faut croire en soi et persévérer, même si le parcours n’est pas toujours simple. Rien n’est insurmontable lorsque l’on veut atteindre son objectif et que l’on est légitime.

Le rugby représente pour moi l’esprit d’équipe, la confiance, la solidarité. C’est un sport où chaque joueur compte, où il faut savoir écouter et se soutenir mutuellement. Ces valeurs, je les retrouve dans mon parcours professionnel et personnel. Le rugby m’a appris que pour avancer, il faut savoir travailler ensemble, se soutenir dans les moments difficiles et se relever après les échecs. D’ailleurs, mon mari est également ancien rugbyman, et c’est sûrement une des raisons pour lesquelles ce sport fait partie intégrante de ma vie. Aujourd’hui, nous continuons de participer à la vie du club.

En parallèle de ma carrière professionnelle, je me suis toujours dit que je pouvais apporter quelque chose à ma commune. En arrivant en 2008 à Fontenay, Il y avait un véritable besoin de redynamiser la ville, et je voulais être acteur de ce changement. C’est ainsi que je suis devenue adjointe à la mairie de Fontenay. Mon objectif était de redonner de la vitalité à cette belle ville et de lui donner la place qu’elle mérite. Par la suite, on m’a proposée de devenir suppléante de la conseillère départementale, ce qui a marqué un tournant dans mon engagement politique.

Cependant, j’ai décidé de quitter mon poste à la mairie à la fin du mandat, pour me concentrer sur le projet départemental. La politique est un domaine très masculin, mais pour moi, c’est une question d’égalité et de compétences. On avance tous ensemble, et je ne considère plus cela comme un combat. C’est une démarche de collaboration et de construction collective.

Octobre Rose est une cause qui me touche particulièrement car elle concerne des proches, et je suis consciente que cela peut arriver à n’importe qui. Le dépistage du cancer du sein est essentiel pour les femmes, mais il reste encore trop de réticences et de tabous autour de ce sujet. C’est important de sensibiliser et de promouvoir la prévention, et dans mon métier, cela rejoint également un aspect fondamental : accompagner les personnes dans les moments de doute, les soutenir et les guider vers les bonnes démarches. On peut tous agir à notre échelle pour faire avancer les choses.

Mon objectif est de continuer à faire rayonner notre territoire, de soutenir les projets locaux et de contribuer à la création d’une société plus équitable et solidaire. Je veux m’investir davantage dans des actions qui favorisent l’entraide, la prévention et le développement du tissu social et économique. Et surtout, je veux continuer à prouver que, peu importe d’où l’on vient, avec de la détermination et de l’envie, on peut aller loin.